Une autre histoire des Groupes Sanguins

Nous possédons 36 systèmes de groupes sanguins sur nos globules rouges avec plus de 350 possibilités de groupes différents au sein de l’ensemble des systèmes : par exemple pour le plus connu de nos systèmes, le premier à avoir été découvert par Karl Landsteiner en 1900 : le ABO : nous pouvons être A, B, AB ou A1 et si nous n’avons aucun de ces 4 groupes, nous sommes alors O. Pour le système de groupe sanguins appelé Rhésus nous avons de très nombreuses possibilités de groupes : nous pouvons être RH1 (en langage courant : Rhésus +) ou RH-1 (en langage courant : Rhésus -) ; RH2 ou RH-2 ; RH3 ou RH-3 et ce jusqu’au RH62. Ces deux exemples montrent bien la diversité des groupes sanguins ; cette diversité est telle qu’en dehors des jumeaux monozygotes il est strictement impossible pour deux humains d’avoir une combinaison identique au niveau des 350 systèmes de groupes évoqués.
Pour des raisons pas encore éclaircies pour certains groupes, un peu plus expliquées pour d’autres, les forces sélectives exercées sur les populations ancestrales ont créé des déséquilibres de fréquence des groupes sanguins : par exemple les Indiens d’Amérique du Nord sont de groupe A ou O, Les Indiens d’Amérique du Sud sont tous de groupe O, démontrant par-là que l’une des forces sélectives populationnelles : le mouvement migratoire a « sélectionné » certains groupes. Pour le dire autrement à la manière du Pr Jacques Chiaroni Directeur de l’EFS Provence-Alpes-Côtes d’Azur-Corse, le groupe B n’a pas passé le détroit de Behring, le groupe A n’a pas franchi le Rio Grande. Dans le même registre il n’y a pas de RH-1 (Rhésus -) en Chine. Toutes les causes sont encore mystérieuses, bien que les anthropologues aient quelques pistes. Un autre groupe sanguin appelé Duffy ou FY montre une autre force sélective populationnelle en action : la sélection naturelle et son corollaire : l’adaptation à un environnement donné, notion chère à Charles Darwin. Celle-ci a entrainé une différence importante pour le groupe FY. Hors d’Afrique on possède tous un groupe FY. En Afrique 60 à 100 % des Africains n’ont pas de groupe FY : que s’est-il passé ? Le groupe FY est un récepteur à un parasite terrible : le Plasmodium Vivax qui est un des agents responsables du Paludisme. Les humains qui possédaient FY étaient sensibles à ce Paludisme : la mutation qui a fait perdre le groupe FY a rendu la population concernée résistante à Vivax : avantage sélectif immense et donc explosion de la fréquence de ce phénotype FY. Le même scénario s’est répété hors d’Afrique mais toujours sous la pression de Vivax en Papouasie-Nouvelle Guinée où la encore l’absence de groupe FY a été favorisée.
Alors oui les groupes sanguins sont souvent cités pour sauver la vie de nos patients qui ont besoin des globules rouges les plus compatibles possibles : et souvent les messages de l’Établissement Français du Sang sont du type : « nous avons besoin de groupe O- ou B+ » et alors commence la belle histoire entre les donneurs de sang et les malades.
Mais les groupes sanguins nous racontent aussi d’autres choses : sur nos origines, sur nos ancêtres, sur nos migrations, sur la sélection et l’adaptation à l’environnement, sur l’histoire de l’évolution de Sapiens si bien racontée par les anthropologues, sur la diversité humaine.
Cette histoire est loin d’être finie : les échanges de plus en plus nombreux entre les pays, le métissage des populations, vont créer de nouvelles combinaisons de groupes. Bien entendu il existe maintenant des Américains du Nord de groupe B, des Sud-Américains de tous les groupes. Nous avons tous franchi le détroit de Behring et le Rio Grande.
La Réunion : véritable creuset des multiples populations est un bel exemple de cette histoire en marche : nous trouvons des populations issues de Bretagne qui ont des groupes sanguins plutôt africains et nous avons des personnes d’origine chinoise de groupe RH-1. Mais il y a encore à La Réunion des spécificités selon les origines qui demeurent les empreintes des arrivées successives de populations venues des divers coins du monde.
« Nou lé unique et nou lé mélangé. Sa mem la Réunion. »
Le système de groupe ABO
Ce système de groupe est le premier à avoir été découvert en 1900 par Karl Landsteiner qui obtiendra pour cela le prix Nobel en 1930. Cette découverte fondamentale a permis l’avènement de la Transfusion sécurisée et a donné à la Médecine et à la Chirurgie du XXème siècle un potentiel fantastique. Ce système ABO est le plus connu du grand public associé à l’un des groupes du système Rhésus. En effet les gens se disent : « A+ ; B– ; O+ ; AB– … »
Il faut d’emblée écarter une ambiguïté car le « + » et le «-» n’ont rien à voir avec ABO. Le « +/- » désigne le premier des groupes du système Rhésus qui en comporte 55 : on possède ce premier groupe Rhésus et on accole le sigle +, on ne le possède pas et on accole le sigle – . Les deux systèmes ABO et Rhésus sont strictement indépendants l’un de l’autre.
Concernant le groupe ABO il y a 4 groupes qui peuvent être sur la membrane du globule rouge : ils sont appelés en médecine : « antigènes » : ce sont les antigènes : A, B, AB, A1 ; remarquons qu’il n’y a pas d’antigène O, alors qu’il existe un groupe O : de telles personnes ne sont ni A, ni B, ni AB, ni A1 et plutôt que les définir ainsi, ce qui serait un peu long, on les désigne par la lettre O. Par ailleurs, la différence entre les antigènes A et A1 est minime : c’est notion est réservée aux experts de la transfusion.
Retenons que les populations humaines peuvent être de groupe A, B, AB ou O : pourquoi est-ce important de les distinguer ? Parce-que ces groupes sont présents sur la membrane des globules rouges et que transfuser du sang d’un certain groupe ABO à un patient dont le sang a un autre groupe peut être mortel.
Cette incompatibilité transfusionnelle est assez simple à expliquer : nos organismes fabriquent des « armes de rejet » contre ce qu’ils ne connaissent pas. C’est le système immunitaire qui synthétise ces armes qui sont appelées des « anticorps ». Ainsi une personne de groupe A ne connait pas l’antigène B : elle synthétise donc des anticorps anti-B qui interdisent la transfusion de sang qui présente l’antigène B : c’est-à-dire le sang B ou AB mais pas le sang de groupe O qui comme on l’a vu ne présente aucun antigène. Cette personne peut évidemment être transfusée par des globules rouges de son propre groupe A. C’est le même raisonnement pour les personnes de groupe B qui possèdent un anticorps anti-A.
Les personnes de groupe AB sont spéciales car elles portent les antigènes A, B et AB : elles ne fabriquent aucun des anticorps anti-A, anti-B et anti-AB. Elles peuvent donc être transfusées par tous les groupes ABO : ce sont les « receveurs universels » mais on oublie souvent de préciser : « dans le système ABO et pour la transfusion de globules rouges ». Par contre des globules rouges AB ne peuvent être transfusés qu’à des patients de groupe AB.
Les personnes de groupes O sont également spéciales : elles ne portent aucun des antigènes A, B et AB et fabriquent donc tous les anticorps : anti-A, anti-B et anti-AB : elles ne peuvent être transfusées que par du sang de groupe O. A l’inverse les globules rouges O peuvent être transfusés à tous les autres groupes ABO : ce sont les : « donneurs universels » en oubliant là aussi de mentionner : « uniquement dans le système ABO et pour les globules rouges ».
Au total on comprendra mieux cette règle importante et obligatoire pour la Transfusion des Concentrés de Globules Rouges.
« Plasma lé pareil mé dan l’ot sens »
Le système Rhésus
Au départ, l’appellation de ce groupe est une erreur : en effet le chercheur autrichien Landsteiner (celui qui a découvert ABO) et le chercheur américain Wiener ont injecté dans les années 1940 du sang d’un singe : le « Macacus rhésus » à un cobaye. Ce dernier a fabriqué un anticorps qui a été testé vis-à-vis de globules rouges humains : 85 % des globules humains caucasiens répondaient positivement à cet anticorps, 15 % répondaient négativement.
Une année auparavant un hématologiste américain : Levine avait trouvé un anticorps « humain » chez une femme qui s’était immunisée vis-à-vis des globules rouges de son bébé ; Cet anticorps reconnaissait lui aussi 85 % de la population caucasienne et n’en reconnaissait pas 15 %.
Le « pape » des groupes sanguins, Karl Landsteiner et son collègue Alexander Wiener ont alors pensé avoir découvert parallèlement à Philip Levine un nouvel antigène de groupe sanguin chez l’homme. Ils ont donné le nom de « Rhésus » à ce groupe en référence à Macacus rhésus. Sont Rhésus + les personnes qui réagissent positivement à l’anticorps découvert par Landsteiner et Wiener ; sont Rhésus – les personnes qui ne réagissent pas.
En réalité le groupe découvert par ces deux chercheurs-biologistes est un groupe commun au singe et à l’homme : c’est un groupe présent chez tous les humains et non pas chez seulement 85 % d’entre eux. L’erreur très compréhensible avec les techniques de l’époque, venait que ce groupe s’exprime très intensément en présence du vrai groupe Rhésus et très faiblement en l’absence de Rhésus.
Philip Levine avait bien trouvé le bon groupe Rhésus chez l’homme. Il aurait pu lui donner un tout autre nom mais il a lui-même suggéré de conserver la dénomination. Et peut-être par humour ou par respect, il a été donné le nom de LW au « faux groupe rhésus » découvert par Landsteiner et Wiener.
Depuis Rhésus est devenu un système très complexe et très diversifié. Rhésus « + /- » adossé au groupe ABO n’est que le premier d’entre eux : il est dénommé Antigène D ou plus récemment RH1 au sein d’un système qui contient actuellement 55 antigènes.
listoir’ lé pas fini
Le Groupe « O Bombay »
Le fameux Groupe Bombay dont on parle beaucoup à La Réunion puisque notre Ile fait partie des rares endroits au monde où ce groupe existe, mérite quelques éclaircissements.
Historiquement il a été découvert à Bombay en Inde, sa dénomination vient de là et il présente une caractéristique rare en transfusion de globules rouges : bien qu’il apparaisse O au niveau des examens, le patient portant ce groupe ne peut pas être transfusé par du sang de groupe O « normal ». Ni forcément par du sang de groupe A, B ou AB. En clair il est « intransfusable » sauf à le transfuser avec son propre sang : c’est l’autotransfusion ou comme c’est plus fréquent à le transfuser avec du sang de donneurs de groupe identique à lui c’est-à-dire de groupe O Bombay. Lorsque nous avons la chance de trouver de tels donneurs, nous les inscrivons sur un fichier « donneurs de sang rares » et nous les appelons régulièrement pour les prélever, congeler leurs Globules Rouges et les placer dans une enceinte à -60 ° ; nous pouvons ainsi conserver ces unités pendant 10 ans : ce sont les « Banques de Sang Rares ».
Comment en est-on arrivé à ce groupe sanguin rare ? Il faut faire appel à deux systèmes de groupes sanguins différents :
L’un que tout le monde connait : le système ABO. On peut être A, B, AB ou O et ce système est original en transfusion du fait qu’un groupe ne supporte pas l’autre : ainsi A ne supporte pas B et inversement, O ne supporte aucun des groupes en dehors de lui-même, seul AB supporte tous les autres : le terme médical pour ces relations étranges est : incompatibilité ABO où il est question d’anticorps anti-A, anti-A1, anti-B et anti-AB : véritables armes tueuses contre leurs cibles. Un exemple : un patient de groupe O possède les 4 anticorps cités et ne pourra jamais être transfusé avec des globules A, A1, B ou AB. Seuls pourront être transfusés des globules de groupe O. Rappelons juste pour comprendre la suite de l’histoire que O est un groupe par défaut : on est O parce qu’on n’est pas A, pas B, pas AB. O est une apparence : un phénotype en terme médical.
Le second système de groupe concerné par le « Bombay » est le système H. C’est un système peu diversifié, c’est le moins que l’on puisse dire, puisque qu’il possède un seul groupe : le groupe H. Dans les termes médicaux on dit : c’est un groupe public : en clair tous les humains ont ce groupe. Et le groupe H est très important pour l’expression des groupes A, B, AB : ces derniers ne peuvent s’exprimer que si le groupe H existe. H est leur substrat sur lequel ils peuvent se développer. L’image la plus pertinente est celle d’un arbre H sur lesquelles les feuilles A, B, AB viendraient se fixer. Pas d’arbre H : pas de feuilles A, B, AB : elles volent dans le vide sans jamais pouvoir se fixer. L’histoire des « Bombays » réside là : il existe de rares humains qui ne possèdent pas le groupe H et quand bien même ils seraient A, B ou AB, ceux-ci ne pouvant pas se fixer sur « l’arbre », ils nous apparaissent comme des O.
Le phénotype O normal n’a juste pas les groupes A, B ou AB mais il exprime fortement le groupe H. Il possède, on l’a vu, des armes anti-A, anti-A1, anti-B et anti-AB qui empêchent la transfusion par d’autres groupes que O. Le « O Bombay » a une arme supplémentaire terrible : un anticorps anti-H.
Résumons : le « O Bombay » ne peut pas exprimer les groupes A, B ou AB : il nous apparait comme un groupe O. Il a des anti-A, anti-A1, anti-AB qui empêche la transfusion de globules A, A1, B ou AB ; il a en plus des anticorps anti-H qui empêchent la transfusion de globules O normaux qui sont par conséquent de groupe H : il est bien intransfusable. Excepté par d’autres globules rouges « O Bombay » qui ne sont par définition ni A, ni B, ni AB et ni H. Les « O Bombays » ne sont pas A, pas B, pas AB et pas vraiment O.
Et le « Bombay Réunion » ? C’est un petit peu différent car il peut apparaitre A, B, AB, O mais pas H ou H très faible ; avec un anticorps anti-H qui le rend également intransfusable mais ceci est une autre histoire…
Mi prendré bien un ti caché l’aspirine
Les examens « Immuno-Hématologiques »
Mais pourquoi réaliser des examens « Immuno-Hématologiques » avant une transfusion ou au cours d’une grossesse ?
On nomme ces analyses : « examens immuno-hématologiques » car il s’agit de s’occuper d’anticorps et d’antigènes. Les antigènes se trouvent sur les globules rouges et sur les plaquettes, les anticorps se trouvent dans le plasma. Les Globules Rouges, les Plaquettes et le Plasma sont des éléments du sang : domaine de l’Hématologie. Les anticorps et les antigènes sont le domaine de l’immunologie : nous parlons bien d’immunohématologie.
Pour le dire simplement, un anticorps déteste l’antigène qui lui correspond : lorsqu’un anticorps est synthétisé contre un antigène, la fonction de l’anticorps est de détruire l’antigène. Mais cet anticorps ne fera rien contre un autre antigène. Un exemple : vaccinés contre le virus de l’Hépatite A, nous fabriquons des anticorps qui vont détruire le virus A : nous sommes protégés grâce à ces anticorps : c’est l’objectif. Mais si le virus de l’hépatite B nous contamine, les anticorps anti-virus A sont inutiles car ils ne reconnaissent pas les antigènes du B. Pour nous prémunir contre le virus de l’hépatite B, il faut une seconde vaccination afin de produire des anticorps spécifiques du virus B.
Revenons aux Globules Rouges : A est un antigène, B est un antigène, AB est un antigène, D est un antigène, C est un antigène, E est un antigène, Etc. : Il y a plus de 350 antigènes différents sur un globule. Si un patient possédant un anticorps anti-A est transfusé avec du sang qui a l’antigène A, il y a destruction de tous les globules rouges transfusés : la transfusion est inefficace ; pire il y a un risque mortel : c’est l’accident d’incompatibilité ABO. Pour pallier à cette réaction dramatique la règle est simple : le groupe sanguin ABO est réalisé chez les donneurs de sang et chez les patients et on a obligation de respecter la compatibilité ABO.
Pour les autres antigènes et toujours pour des problèmes de compatibilité, il existe deux stratégies :
– La première concerne les systèmes Rhésus et Kell (RH-K) : on détermine chez tous les donneurs de sang et chez tous les patients les 5 premiers antigènes du Rhésus : D, C, E, c, e et le premier des antigènes du système Kell : K. Et « lorsque c’est possible » on transfuse en RH-K compatible. Nous précisons « lorsque c’est possible » car malheureusement, il n’existe pas toujours ou pas assez de donneurs de sang compatibles avec le groupe RH-K de tous les patients.
– La seconde concerne RH-K mais aussi d’autres antigènes de groupes sanguins aux noms étranges (Duffy, Kidd, Lewis, MNS, P1, Lutheran) : la stratégie consiste cette fois, à dépister si le patient a synthétisé, soit après une ancienne transfusion, soit après une grossesse, un anticorps dirigé contre l’un de ces antigènes : ce dépistage Immuno-Hématologique se nomme : Recherche d’Anticorps Irréguliers (RAI). De deux choses l’une : la RAI est négative et on transfuse en respectant, on l’a vu, la compatibilité ABO pour tous les patients et parfois « lorsque c’est possible » la compatibilité RH-K pour certains. La RAI est positive et elle montre un anticorps : par exemple un anti-Fya (du groupe Duffy). La présence de cet anticorps oblige à trouver un donneur de sang qui ne possède pas l’antigène Fya. On transfuse alors le patient obligatoirement en ABO compatible, en Fya- et « lorsque c’est possible » en RH-K compatible. Les choses se compliquent singulièrement.
C’est la raison pour laquelle, les examens immuno-hématologiques sont, comme le dit souvent et très joliment le Docteur Francis Roubinet Directeur de l’EFS Occitanie, les examens compagnons de la transfusion. En effet si la transfusion et sa complexité n’existaient pas, il n’y aurait nul besoin d’inscrire sur le côté des voitures de courses, sur les casques des pilotes de moto ou plus sérieusement sur les cartes des gens : le groupe sanguin. La RAI n’aurait aucun sens. L’Immuno-Hématologie n’aurait pas grand intérêt.
Et pour la grossesse ? Le suivi immunohématogique d’une grossesse n’est que la surveillance de « transfusions » qui se déroulent entre un bébé et sa maman : en effet un fœtus peut transmettre à sa mère ses propres globules rouges et donc ses propres antigènes via le système : cordon ombilical et placenta et la maman transfuse le bébé de certains éléments de son plasma par les mêmes chemins ; notamment elle transfuse des anticorps qui peuvent détruire les globules rouges fœtaux et mettre le bébé en danger ! L’immuno-hématologie dépiste tout cela et aide les obstétriciens à prendre des décisions parfois lourdes : césarienne, exsanguino-transfusion du nouveau-né, transfusion in-utéro.
imuno émato lé examin Kamarad la transfusion
Dr Hervé Renard,
Directeur de l’Etablissement Français du Sang La Réunion-Océan Indien